🇵🇸 Rendre à la Palestine son humanité
Nous aussi, nous aimons la vie, quand nous en avons les moyens….
A en croire le storytelling des médias occidentaux mainstream, les pertes israéliennes sont des vies perdues, elles ont un visage, un nom, des proches qui les chérissent et à qui elles manquent. A contrario, la souffrance palestinienne, c’est des plans d’ensemble de ruines, des cadavres, des chiffres, très peu de visages, et encore moins de récits derrière ces visages. Des in-vie-sibles dont la vie se limite à la mort. Des victimes trop éloignées de l’archétype occidental pour leur témoigner soutien et empathie. Centaines de familles palestiniennes ont été décimées, qui sont-elles, manquent-elles aux restés vivants ? On vous laisse sans réponse. Des décennies de violences et d’occupation ont entériné dans la conscience collective la déshumanisation des palestinien.nes, rendant légitime le traitement barbare qui leur est infligé. Pour couronner le tout, les chiffres de victimes palestiniennes sont scrutés à la loupe et minorés, Joe Biden a dernièrement remis en cause la véracité des chiffres rapportés par les autorités palestiniennes. Même morts, leur humanité est mise à l'épreuve.
Bien heureusement, les réseaux sociaux ont permis l’avènement d’un contre-discours qui replace les Palestiniens comme acteurs de leur vérité, indépendamment des narratifs biaisés de bon nombre de médias occidentaux.
Des initiatives émergent sur les réseaux, comme la page Instagram we are not Numbers, rendant justice aux victimes palestiniennes, en tentant d’apposer des visages devant certaines des 7000 vies ôtées depuis le 7 octobre.
Les journalistes localisés dans la bande de Gaza, porte-paroles depuis l’intérieur des voix palestiniennes étouffées, partagent au monde au péril de leurs vies, sur leur compte Instagram des images sanglantes de vérité, douloureuses mais essentielles.
A l’heure où la colonisation, plus violente que jamais, suit son cours dans les territoires palestiniens de Cisjordanie, et qu’un nettoyage ethnique s’opère sur la Bande de Gaza, nous avons besoin de ces points de vue locaux pour mieux saisir la réalité du drame en cours.
Mais il est nécessaire de garder à l’esprit que l’identité palestinienne ne se manifeste pas qu’à travers la douleur, elle s’exprime aussi à travers la culture et les arts. Pour les diasporas, l’impératif de faire vivre l’identité palestinienne au-delà de ses frontières est une question de survie. Les voix de la diaspora palestinienne
Si pendant longtemps Mahmoud Darwich était le porte-étendard de la culture palestinienne, aujourd’hui, des jeunes voix, s’inscrivant dans une certaine pop culture, se font les relais de la cause palestinienne.
Des artistes comme Saint Levant, Elyanna, Nemahsis dans l’industrie musciale, Bella Hadid dans l’univers de la mode ou encore Mohammed Amer dans le cinéma et l’humour, amplifient la portée de la cause via leur incarnation de l’identité palestinienne. Il y a certes une dimension biographique dans leur expression artistique, liée à leur identité d’exilé(e) palestinien(ne), mais il y a surtout une dimension esthétique universelle qui est telle qu’ils arrivent à toucher un grand nombre de publics à l’échelle internationale
Ces artistes ne capitalisent pas particulièrement sur le localisme palestinien dans leur expression artistique, mais ils se sont levés pour dénoncer, sensibiliser, mobiliser leurs communautés sur la cause.
Même si prendre position pour la Palestine peut parfois s'accompagner d'un backlash comme pour l'écrivaine palestinienne Adania Shibli qui s'est vue annulée une remise de prix lors de la Foire du livre de Francfort le LiBeraturpreis 2023 qu’elle avait obtenu pour son roman Un détail mineur. Les organisateurs ayant assuré qu’ils souhaitaient cette année rendre les voix israéliennes “particulièrement audibles”. Ou encore Nemahsis qui a été lâchée par son label pour avoir affiché ouvertement son soutien à son propre peuple. Cette mise en visibilité des luttes palestiniennes est permise par le relais des diasporas mais aussi grâce à des initiatives plus discrètes comme celle du Palestine Film Institute (PFI) , une organisation dédiée au soutien du cinéma palestinien, qui héberge actuellement « Unprovoked Narratives », un programme de films en ligne qui présente la beauté, la lutte et la survie de Gaza et de sa population. À travers cette initiative, le PFI vise à remettre en question les récits négatifs et les fausses idées entourant cette région, tout en célébrant son riche patrimoine.
Voir des artistes fièrement palestiniens, arabes, se lever pour dénoncer les exactions commises sur leur peuple, voir des initiatives culturelles et artistiques mettre en avant les récits plein d'humanité de Palestiniens, ça met du baume sur nos cœurs endeuillés.
Quand solidarité rime avec viralité
En alliés des diasporas, nous sommes par procuration les voix de celles et ceux qui sont tus et tués sous les bombes. Le peuple Palestinien peut compter sur les mobilisations internationales en ligne et IRL, de civils à travers le monde qui militent pour que le génocide d’innocents à Gaza et que les annexions de territoires palestiniens cessent, une fois pour toutes.
La chair est meurtrie, mais l’humeur palestinienne, elle, ne meurt jamais. On ne sait pas si c’est le fameux phénomène des bulles de filtre qui fait son effet, mais on a comme l’impression que cette fois c’est différent, Internet est en train de faire bouger les lignes de l’opinion publique sur la cause palestinienne. La mobilisation internationale via le slacktivisme a fait émerger une prise de conscience qui jusque-là peinait à s’imposer. Et ça nous procure une certaine joie, satisfaction malgré le sentiment d’impuissance qui domine.
Falestine.
Dans les cœurs, les esprits et les prières.
Numidia, collaboratrice d’Arabia Vox.
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🗞 Akhbar, les informations à ne pas manquer
Emmanuel Macron en visite à Tel-Aviv: Le Président français s'est rendu mardi 24 octobreà Tel-Aviv afin de communiquer sa solidarité à Israël. Benyamin Netanyahou lui a déclaré lors de leur entrevue «Le Hamas n'est pas situé à des milliers de kilomètres de la France. Le Hamas c'est Daesh dans les banlieues de Paris».
L'autrice Adania Shibli privée d'une récompense: Adania Shibli s'est vue refuser le prix Liberaturpreis qu'elle devait recevoir à la foire internationale du livre de Francfort en Allemagne, pour son ouvrage «Un détail mineur», le 18 octobre. Plusieurs maisons d'éditions arabes se sont alors retirées du festival.
@eye.on.palestine banni d'instagram: Le compte instagram à plus de 6 millions de followers @eye.on.palestine, source majeure d'informations sur la situation en Palestine, a été supprimé par Meta le 26 octobre. La plateforme, vivement accusée de censure, s'est défendue en prétextant une tentative de hacking sur le compte et a préféré le fermer «par sécurité».
Propagande israélienne sur les réseaux sociaux: Le gouvernement israélien à déboursé 4,6 millions d'euros afin d'inonder le YouTube français depuis le 8 octobre de publicités anti-Hamas aux images très violentes. De grandes chaînes sont concernées, comme celles de Squeezie. Certaines comptent déjà 4 millions de vues.
Rania de Jordanie dénonce la vision occidentale face à la situation: Mardi 24 octobre, Rania al-Yassin a dénoncé le silence des pays occidentaux en direct sur CNN. Elle a également décrié le «deux poids deux mesures» de leur position face à cette guerre, et estime qu’ils sont complices de la situation.
👀 Previously sur Arabia Vox…
Notre format Haja le top est de retour pour une 5ème saison ! Comme tous les ans, le but est de vous faire découvrir des artistes de la région MENA et de sa diaspora. Ce mois, on vous a parlé de la Libanaise Zeina, du Palestinien Shabjdeed et de la légende algérienne Warda. 🎶
Qui dit reprise, dit rentrée littéraire ! L’équipe vous a concoctée une selection spéciale de livres à lire pour cette nouvelle année. On a hâte d’avoir vos retours. 📚
À l’occasion du 7 octobre, notre collaborateur Mew Petard revient sur les manifestations et exécutions commises par la police française à l’encontre des Algériens.🇩🇿
Parler du sort des Palestiniens, c’est parler de la politique colonialiste israélienne soutenue par d’anciens empires coloniaux. C’est ce que fait Yoann Idiri dans ce post sur notre instagram. 🇵🇸
Il a marqué les esprits grâce à son intervention face à Piers Morgan et son humour noir. On vous a présenté Bassem Youssef le chirurgien égyptien devenu humoriste dans «Min Houwa». 🎥🇪🇬
Notre agenda du mois de décembre est disponible ! Expos, projections, concerts, tout ce que pouvez faire en ce mois de novembre est dedans. 📆